Dominicains
Correctement appelé Ordre des Frères Prêcheurs (Ordo Praedicatorum, ou OP), cet ordre mendiant nous est plus communément connu sous le nom de Dominicains. Fondées en 1216 par saint Dominique, elles furent établies à l'origine pour convertir les hérétiques albigeois du sud de la France.
Issus de tous horizons, les premiers membres du groupe parcourent les campagnes pour prêcher et évangéliser, notamment auprès des Albigeois. En 1215, Dominique reçut la première approbation du groupe de la part de l'évêque local et, un an plus tard, il reçut l'approbation et la bénédiction formelles du pape.
En 1217, l'ordre adopta la Règle augustinienne ainsi que d'autres directives monastiques. Dans les années qui suivirent, de nombreux frères furent envoyés partout en France, en Italie et en Espagne pour prêcher, attirer de nouveaux candidats et fonder de nouvelles maisons. En 1220 et 1221, les Dominicains tinrent deux chapitres généraux au cours desquels ils continuèrent à élaborer de plus amples détails sur le gouvernement de l'ordre. Lors de ces réunions, ils ont voté pour accorder une attention particulière à la pauvreté des entreprises et des individus.
Les Dominicains étaient très novateurs dans leur approche de la vie contemplative et active : ils acceptaient de nombreux principes de la vie monastique ainsi que ceux du clergé régulier. Même s’ils maintenaient une forte adhésion à la prière et à la liturgie quotidiennes, ils ne s’isolaient pas du monde car ils prêchaient quotidiennement au peuple. Cette nouvelle philosophie audacieuse a contribué à faire avancer les initiatives des ordres mendiants.
Comme ils ne résidaient pas dans les monastères et ne consacraient pas une grande partie de leur temps à des travaux manuels, ils étaient souvent présents dans ou autour des universités, car ils accordaient une grande importance au développement de l'intellect. Avec le temps, ils sont devenus connus pour leurs travaux universitaires et ont occupé des postes élevés au sein des universités. Grâce à leur intelligence vive et leur grande fidélité à l'orthodoxie, les théologiens dominicains ont gagné le titre de Domini Canes (Chiens de garde du Seigneur).
À mesure que le nombre de leurs membres augmentait, le nombre de leurs maisons augmentait également. À la fin du XIIIe siècle, ils s’étaient non seulement étendus à plus de treize mille frères, mais ils étaient également présents dans toute l’Europe. Au cours de ce seul siècle, les Dominicains ont également produit deux des plus grands géants intellectuels de l’histoire de l’Église : saint Thomas d’Aquin et saint Albert le Grand. Les Dominicains ont non seulement énormément contribué à la vie intellectuelle de l’Église, mais aussi à son bien-être spirituel général. Comme l'Ordre franciscain, ils envoyèrent des missionnaires en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe du Nord et en Extrême-Orient.
Malheureusement, après un siècle aussi glorieux, les Dominicains connurent une période de déclin. Comme une grande partie de cela était due à la pauvreté, la situation fut encore compliquée, en 1303, par l'ordre du pape Boniface VIII de restreindre certains de leurs privilèges. Cependant, l'ordre reçut un coup de pouce en 1475, lorsque le pape Sixte IV abrogea la loi de l'ordre concernant la pauvreté des entreprises.
Avec une nouvelle étincelle et un renouveau général en matière de discipline et d'études, l'Ordre Dominicain a recommencé à croître en ouvrant de nouvelles maisons en Espagne et à Rome. Ce faisant, ils ont pu accélérer la mise en œuvre des enseignements de saint Thomas d'Aquin sous la direction de leurs propres théologiens dominicains talentueux.
Malheureusement, comme la plupart des autres ordres religieux, ils subirent des revers majeurs lors de la Réforme et de la Révolution française. Cependant, contrairement à d’autres commandes, ce sont elles qui en ont subi le plus lourd fardeau. Ils ont été distingués à la fois en raison de leur excellence traditionnelle en matière d’apprentissage et de leur farouche loyauté envers le Saint-Siège. Au XIXe siècle, ils commencent à se redresser sous l'impulsion de Jean Baptiste Henri Lacordaire.
Aujourd'hui, les frères dominicains comptent quelque 6 500 membres dans le monde. Les religieuses dominicaines, fondées en 1206 par saint Dominique, sont aujourd'hui également présentes partout dans le monde. Ils sont impliqués dans de nombreuses activités apostoliques différentes, notamment l'adoration perpétuelle, l'éducation, le travail hospitalier et le chapelet perpétuel. Les Dominicains sont plus facilement reconnaissables à leurs habits blancs, qui comportent un grand chapelet suspendu à leur ceinture en cuir. Leurs habitudes comprennent également un scapulaire, un manteau blanc, un capuchon noir et une cape noire.